La voie du sabre - Philosophie et tactique du combat

Discussions et débats ouverts autour des différentes tactiques et philosophies de combat.

Les ouvrages et auteurs de référence (liste non exhaustive) :

Miyamoto Musahi : Traité des cinq roues
Sun Tzu : L'art de la guerre

Quelques extraits en vrac.

"Entre voir et regarder, Voir est plus important que regarder. L’essentiel dans la tactique est de voir ce qui est éloigné comme si c’était proche et de de voir ce qui est proche comme si c’était éloigné."

"Garde signifie immobilité
Se préoccuper trop de la garde du sabre est une grave erreur, car se figer dans des règles de garde du sabre n'est applicable que lorsque l'on ne se trouve pas face à un adversaire. Etablir des règles parce que c'est la coutume depuis l'antiquité ou parce que c'est la mode aujourd'hui, n'a aucune valeur sur le chemin de la victoire ou de la perte. […]
En toutes choses, garde signifie immobilité. Dans le langage courant, lorsqu'il est question de garder un château ou de garder une place, le mot « garder o signifie que l'on demeure fortement immobile malgré les attaques de l'ennemi. Tandis que dans la Voie de la tactique, de la victoire ou de la perte, tout revient à essayer de prendre l'initiative, l'initiative à chaque pas. L'esprit de garde est un esprit d'attente de l'initiative de l'adversaire. "

"Passer de la montagne à la mer signifie qu'il est mauvais de répéter les mêmes choses au cours d'un même combat. Répéter deux fois la même chose est encore passable, mais jamais trois. Si vous ne réussissez pas une première fois un certain coup, alors, même si vous le tentez une seconde fois, son efficacité sera douteuse. Appliquez plutôt un coup inattendu, chaque fois d'une façon assez différente, et si cela est inefficace, tentez une autre tactique. "

"Même au plus fort de la mêlée d'une bataille, il faut rechercher les vérités de la tactique et bien réfléchir afin d'atteindre l'esprit immobile. "

"Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité."

"Ne répétez pas les mêmes tactiques victorieuses, mais adaptez-vous aux circonstances chaque fois particulières. "



Le débat du jour :

Elissane Eldden a écrit:

Pour l'anecdote... dans la vie réelle, on voit souvent dans les arts martiaux des débutant mieux réussir en combat que certains qui pratiquent depuis plus longtemps. La raison n'est pas la chance du débutant. C'est juste que le débutant ne s’embarrasse pas d'une réflexion sur la manière de frapper puisqu'il ne connaît encore rien. Tandis que son adversaire, qui lui en sait beaucoup plus en théorie, tente d'intégrer au combat des coups qu'il ne maîtrise absolument pas, et du coup, il perd devant un débutant, ce qui est très énervant.

Le Maître est celui qui est redevenu à l'état de débutant : frapper sans penser... de manière naturelle... et là le débutant peut aller se coucher :p

Je ne suis pas d'accord avec cette interprétation.

Pour moi le Maître c'est celui qui n'a plus à se soucier de l'exécution de ses coups (qui après des années d'entrainement sont réalisés à la perfection sans qu'il ait à y réfléchir) mais qui concentre tout son esprit au combat qu'il livre. Un esprit débutant ne se soucie effectivement pas de l’exécution de ses coups mais ceci par ignorance et il sera aisément vaincu par plus fort que lui.

En cas de victoire c'est plus le constat de l’échec de son adversaire que sa réel réussite.

C'est surtout le redevenir débutant qui me semble maladroit et peut prêter à confusion.

Je me suis mal exprimée car pour le fond je suis évidemment d'accord et ai la même interprétation que toi.

Mon "frapper sans penser" visait bien sûr l'exécution du mouvement...
Quant à se mettre en état de débutant qui prête certes à confusion, cela évoquait ou voulait évoquer plus le fait de retrouver le naturel et les instincts dont est doté ce dernier.

Et pour arriver à cet état de relâchement afin de ne se concentrer que sur le combat en lui-même, il faut paradoxalement ou logiquement, des heures et des heures de réflexion, de répétition, de concentration, de travail et d'entraînement...