Voici un tuto sur l'écriture de récit RP. Certains éléments peuvent paraitre basique mais sont issus de mes propres observations.
- Quelques conseils
- L'histoire
- L’intrigue
- L’intrigue unique
- L’intrigue complexe
- L’enchâssement
Le narrateur
Le narrateur-personnage
Le narrateur qui raconte à la troisième personne
Le narrateur invisible
Aller plus loin
Quelques conseils :- Attention à l'orthographe, relisez vous plusieurs fois, faites vous relire par quelqu'un d'autres et/ou utilisez un correcteur d'orthographe. Cela vous permettra d'évacuer une bonne partie des fautes d'orthographe, des problèmes de tournures de phrases, de la ponctuation...
- Soignez la présentation. Un gros pavé unique est indigeste, fatiguera votre lecteur et risque de le perdre.
- Évitez les répétitions. N'utilisez pas toujours le nom du personnage mais utilisez des pronoms, des synonymes.
- Questionnez vous en amont et pendant l'écriture de votre récit. Est ce que mon personnage agirait bien comme ça ? Est-ce que le déroulement des événements est logique ? Cela vous fera gagner du temps et vous évitera certaines incohérences et l’apparition de deus ex machina*. Autrement dit, tout doit servir et être justifié. Il faut donc préparer les événements étonnants. La préparation et son paiement ne doivent pas être trop rapprochés.
- Respectez bien l'univers. Parcourez les encyclopédies SW sur le net. Non seulement vous enrichirez votre récit et le rendrez plus cohérent mais vous éviterez également les anachronismes.
- Ne soyez pas manichéen*. Des personnages tout blanc ou tout noir sont vite ennuyeux et caricaturaux. Je pense surtout aux Sith qui sont bien plus complexes que de simples boules de haines stéréotypées.
- Des personnages complexes étoffent votre récit et le rendent plus cohérent.
- La concordance des temps est importante. Ne mélangez pas passé, présent et futur dans un même récit.
L'histoireUne histoire c'est un début, un milieu, une fin que l'ont peut ensuite subdivisée en plusieurs étapes de la façon suivante :
- Un état initial qui définit le cadre de l’histoire : le lieu, l’époque, les personnages…
- Un élément perturbateur qui remet en cause l’état initial: rencontre, découverte, événement inattendu…
- Des péripéties qui modifient la situation des personnages.
- Un élément de résolution qui annonce la résolution de l’histoire.
- L’état final : la fin heureuse ou malheureuse du récit.
Ce modèle d'origine peut être plus ou moins modifié; certaines étapes peuvent être difficiles à reconnaître, ou leur ordre changé.
Par exemple dans le cas d'un retour en arrière : situation finale → situation initiale → élément perturbateur → les péripéties.
L'intrigue
L’intrigue unique
Elle présente l’histoire d’un personnage, du déclenchement de l’intrigue jusqu’à sa résolution. Elle fonctionne selon le principe du basique vu précédemment.
L’intrigue complexe
Le lecteur suit simultanément plusieurs intrigues qui se rejoignent ou se croisent. La multiplication des personnages a tendance à rendre l’intrigue plus complexe.
L’enchâssement
Il permet de développer des intrigues secondaires à l’intérieur de l’intrigue principale, lorsque par exemple un personnage raconte sa propre histoire. Le récit passe alors d'un narrateur à l'autre.
Le narrateurLe narrateur ne se contente pas de rapporter des événements, il les organise en fonction d’une logique propre, le plus souvent l’ordre chronologique de leur déroulement. Différents modes de narration permettent au lecteur de prendre connaissance de l’histoire racontée.
Le narrateur-personnage
Ou bien il est le narrateur de sa propre histoire, qu’il raconte à la première personne. Ou bien il n’est qu’un personnage secondaire de l’histoire, voire un simple témoin. Ce mode de narration donne l’illusion que l’histoire racontée s’est réellement déroulée.
Le narrateur à la troisième personne
Il ne manifeste sa présence que par des interventions ponctuelles. Dans ce cas, il n’est pas un personnage et ses interventions à la première personne apparaissent comme des intrusions du discours dans le récit. Il effectue alors des aller-retours entre le moment de la narration et l’époque du récit.
Le narrateur invisible
Il est totalement extérieur à l’histoire racontée et la première personne n’apparaît jamais dans le récit.
Aller plus loinAyez bien à l’esprit que les règles et notions suivantes ne servent qu’à structurer l’histoire, et non pas à la rendre intéressante.
L'invention de l'histoire - L'idéeC’est le point de départ du récit, ce qui met en route le processus de création. Le travail autour de l’idée et la recherche d’un sujet implique le développement de l’idée de départ à travers la mise à jour d’un véritable sujet qui donnera toute son envergure au récit et déterminera la nature du travail à poursuivre.
Les personnagesPour la création des personnages, voici deux conseils :
Créer une liste de personnages avec déjà quelques caractéristiques (psychologiques, sociales, physiques, comportementales…) que vous compléterez par la suite. Ce travail permet de ne pas se soumettre aux aléas d’une création qui suivrait strictement le fil de votre écriture et rend possible la conception d’une évolution du personnage. Si un soldat décide par exemple au début du récit d’arrêter sa vie de militaire pour la naissance de sa fille, il peut parfaitement reprendre à la fin du premier acte après le décès de sa femme.
Créer un deuxième tableau sur lequel vous fixez les différents moments de l’histoire sur un axe horizontal. Vous pouvez ainsi parfaitement visualiser la progression de l’intrigue et cocher les moments où interviennent vos personnages. Ce qui vous renseignera doublement sur la fréquence de leur utilisation, avec parfois des déséquilibres à réparer, et sur la pertinence dramatique du moment où vous les faites apparaître.
C’est par son action et par comparaison avec son univers qu’on connaît le mieux un personnage. Or comme les actions sont la
conséquence des conflits, on peut caractériser un personnage par :
- sa manière d’être en situation de conflit, statique ou dynamique
- son objectif général et ses objectifs secondaires
- ses motivations, ses désirs
- les moyens choisis pour réaliser l’objectif.
Les dialoguesIls servent à présenter des faits et fournir des informations au lecteur. C’est la fonction la plus évidente, mais elle est à utiliser avec prudence. En effet, il ne s’agit pas de tout dire tout de suite à travers la voix des personnages, mais de rendre possible une gradation de l’intérêt dramatique par ce qu’ils disent ou ne disent pas.
Ils servent également à faire progresser et dramatiser l’action grâce à des paroles charnières.
Mais aussi à caractériser les personnages par leur manière de parler. Les répliques peuvent en effet permettre de les cerner culturellement, socialement et psychologiquement.
En résumé :
1.caractériser celui qui parle, plus dans le contenu du dialogue que dans la façon de parler.
2.illustrer les relations entre celui qui parle et ses interlocuteurs.
3.nous faire comprendre (plutôt que nous dire) ce que désire, ce que pense ou ce que ressent celui qui parle.
4.faire avancer l’action. C’est-à-dire : générer ou véhiculer des obstacles, préparer ou payer un élément; installer, exploiter ou résoudre une ironie dramatique; raconter des faits antérieurs(exposition); soutenir ou contredire un morceau d’activité.
Faire marcher son intrigue sur un seul fil conducteur bien défini, et ne pas en changer en cours de route ! Ceci peut paraître évident mais ce n'est pas toujours le cas : dans un récit il y a bien souvent des intrigues secondaires, mais l'intrigue principale doit toujours bien se démarquer.
Il ne peut y avoir qu'un seul évènement hors du commun au cours du récit, souvent pour déclencher l’histoire, autrement la vraisemblance de l’histoire est remise en cause. Trop de coïncidences rendent l'histoire moins crédible. Lorsqu'un événement externe résout l'histoire de manière inattendue, on appelle ceci un Deus Ex Machina, c'est-à-dire une sorte d'intervention divine qui sauve le héros au moment où tout semblait perdu. A titre d'exemple, on peut citer le Seigneur des anneaux, où des grands Aigles viennent sauver Frodon. Ceci est généralement à éviter.
DramaturgieTout drame recèle un conflit soit par rapport aux protagonistes soit par rapport aux lecteurs. Dans tous les cas, il faut que le lecteur soit informé et comprenne la source du conflit. Tout conflit génère de l’émotion, laquelle est plus ou moins taboue dans la vie mais autorisée dans la dramaturgie. De ce point de vue, d’ailleurs, la littérature est plus puissante car elle permet, en reposant sur l’imaginaire du lecteur, de faire passer aussi une douleur physique.
Il y a 2 types de conflit :
1.statique (vécu passivement)
2.dynamique (vécu activement)
Le conflit est aussi un facteur d’identification parce que l’émotion engendre la compassion (en ce sens, le rire est aussi, bien entendu, une émotion), même vis-à-vis d’un personnage antipathique. Cette identification peut être conceptuelle ou émotionnelle (d’où la possibilité de s’identifier à un salaud, ce que ne permet pas une identification conceptuelle). S’identifier à un «mauvais» s’explique aussi par la fascination qu’exerce le mal sur chacun. Pour que cette identification soit possible il faut que le personnage vive aussi le conflit et ne se contente pas d’en faire vivre aux autres.
Dans certains cas, le conflit n’entraîne pas d’identification : lorsque le spectateur se réjouit de la punition du méchant.
Par la représentation d’un conflit, la dramaturgie permet une meilleure connaissance de l’être humain. Mais pour que cela fonctionne, il faut
mesurer le conflit, lui permettre d’être essentiellement psychologique (donc humain), plutôt que physique ou instinctif (sauver sa peau face à un danger immédiat).
Le mécanisme du conflit : c’est le surgissement d’une opposition, d’un obstacle (individu, objet, situation, trait de caractère, hasard, élément naturel, sensation,sentiment...) qui se définit par rapport à une volonté, une envie, un besoin, un désir, autrement dit un objectif. Le conflit est donc l’ «opposition entre objectif et obstacle».
personnage – objectif – obstacle – conflit – émotion
La source du conflit est la frustration, laquelle engendre le plus souvent de l’anxiété. Ce schéma suffit à créer un récit émotionnellement universel. Il y a aussi des conflits particuliers et annexes qui ne contrecarrent pas les objectifs mais servent soit à alimenter l’empathie du spectateur, soit à renforcer la détermination du personnage.
Le protagoniste est le personnage qui vit le plus de conflit, donc celui avec lequel le spectateur s’identifie le plus. Un principe : 1 protagoniste, 1 objectif. Les autres personnages peuvent avoir plusieurs objectifs et en changer.
L’enjeu : c’est ce qui explique pourquoi un protagoniste a un tel objectif. C’est ce qu’on peut perdre ou gagner dans une action.
Pour qu’un objectif soit «efficace», il faut :
- qu’il soit connu ou perçu assez rapidement (ce qui implique que l’auteur doit le connaître avant de commencer à écrire !)
- qu’il soit motivé (l’enjeu)
- qu’il soit difficile à atteindre sans que cela soit trop dur ni impossible (doser les obstacles).
ObstaclesS’il doit n’y avoir qu’un objectif général, il peut y avoir plusieurs obstacles. Les obstacles doivent être justifiés, cohérents et proportionnés à la force du protagoniste. S’il y a trop d’obstacles ou s’ils sont insolubles, on doit recourir au Deus ex machina encore une fois.
Il ne faut pas le confondre, cependant, avec le lâcher prise, c’est-à-dire le moment où le protagoniste cesse de vouloir vaincre un obstacle consciemment et s’en remet au hasard.
L’antagoniste est un cas particulier d’obstacle. Comme le protagoniste, il est omniprésent, a un objectif général clair et unique, définit l’action.
Sans être indispensable, il devient alors l’unique source d’obstacles pour le protagoniste. Il faut aussi mettre en place un crescendo dramatique. Ce crescendo est entre autres conditionné par la question dramatique :le protagoniste atteindra-t-il son objectif ? Elle induit une réponse dramatique, positive ou négative. Cette question dramatique induit du suspense, que peuvent renforcer la gestion du temps, des obstacles
supplémentaires. On peut alors assister à une modification de la question dramatique : y arrivera-t-il à temps ?
*Deus ex Machina : Désigne toute résolution d'histoire qui ne suit pas la logique interne du récit mais permet au rédacteur de conclure son récit de la manière qu'il désire. Ce terme réfère souvent à un abus du scénari où un Personnage ou événement inattendu vient opportunément dénouer une situation dramatique.
*Manichéen : Simplification des rapports du monde ou de personnages séparés, sans nuance, en bien ou mal.